Parasite : Le sacre de Bong Joon Ho

Lundi 10 février 2020 au Los Angeles Dolby Theater, le virtuose du cinéma sud-coréen reçoit une pluie d’Oscars pour son dernier film, Parasite (기생충). Le film est révélé pour la première fois au public lors du Festival de Cannes 2019 où il obtient la Palme d’or. L’oeuvre de Bong Joon Ho est, par la suite, encensée par le public comme par les professionnels du cinéma à travers le monde. En France le film a réalisé 1 850 000 entrées. Retour sur le réalisateur et son film, tous deux acclamés par la critique internationale.

Bong Joon Ho tiens fièrement ces deux oscars du meilleur réalisateur et du meilleur film.

Bong Joon Ho (봉준호), un grand nom du cinéma sud-coréen.

Le réalisateur né le 14 septembre 1969 à Daegu en Corée du Sud effectue des études de sociologie à la prestigieuse université de Yonsei à Séoul durant lesquels il réalise quelques courts-métrages (Incoherence/지리멸렬), (Memories in my Frame/프레임 속의 기억들). En 2001, Bong réalise son premier long-métrage Barking Dog (플란다스의 개), puis le film policier Memories of Murder (살인의 추억 ; 2003) qui rencontre beaucoup de succès en Corée du Sud. C’est avec le thriller-fantastique The Host (괴물 ; 2006) que le réalisateur se fait  remarquer sur la scène internationale. En 2013, il réalise Snowpiercer, le Transperceneige, film de science-fiction dans lequel l’humanité a été décimée par un cataclysme écologique et dont les rescapés sont contraints de survivre dans un train qui ne s’arrête jamais. Le film, porté par Chris Evans et Song Kang Ho (송강호), traite des inégalités sociales et du combat des couches les plus pauvres de la société pour s’en sortir. 

Bong Joon Ho et son équipe, encadrant une prise ayant lieu dans la maison des Park.

En 2017, le réalisateur sort sur Netflix Okja (옥자), film de science-fiction poignant sur l’individu et le collectif face aux dérives de l’industrie agroalimentaire. Le film, qui permet à son réalisateur de se faire connaître par les utilisateurs de la plateforme de streaming, fait également parti de la sélection officielle du Festival de Cannes la même année. En 2019 sort le film au casting 100% sud-coréen, Parasite, qui va sceller la renommée internationale du réalisateur.

Parasite : le miroir grossissant de la misère humaine.

Réalisé par Bong Joon Ho et co-écrit par ce dernier et Han Jin Won (한진원), Parasite raconte l’histoire des Kim (김), une famille de quatre membres au chômage, vivant misérablement à Séoul. Les Kim vont organiser une arnaque qui les fera entrer, l’un après l’autre, au service des Park (박), une riche famille. 

Entre mensonges, profit et mal-être social, les Kim et les Park vont causer leur ruine mutuelle. Véritable comédie noire, Bong Joon Ho concentre dans son film les conséquences des inégalités sociales et des disparités des richesses dans la société sud-coréenne et plus largement, dans notre société. Le film cristallise avec un humour tragique les dangers d’un fossé, qui se creuse toujours un peu plus, entre riches et pauvres. Une idée qui se traduit visuellement dans le long-métrage par le génie du chef décorateur du film, Lee Ha Jun (이하준) qui à réussi à faire de la maison des Park un personnage à part entière. Il faut saluer également la musique de Jeong Jae Il (정재일) qui établit l’atmosphère tantôt humoristique, tantôt dramatique du film avec brio. Chaque aspect technique est au service du propos du film. Parmi ces aspects se trouvent tout particulièrement le jeu et la performance des acteurs.

Un casting d’acteurs confirmés et de jeunes espoirs.

À l’affiche du film on retrouve l’acteur fétiche de Bong : Song Kang Ho (송강호).

Acteur majeur de la “Nouvelle vague” sud-coréenne, Song a joué dans Memories of Murders, The Host (괴물) et Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon Ho. Il est également connu pour ses collaborations avec un autre grand réalisateur sud-coréen, Park Chan Wook (박찬욱), à qui l’on doit Joint Security Area (공동경비구역) (2000). Il joue le rôle de Ki Taek (기택), e père de la famille Kim, un personnage qui implique la maîtrise des nuances de la jalousie, de l’amertume ainsi que du nihilisme.

Song Kang Ho et Bong Joon Ho tenant la Palme d’Or au festival de Cannes 2019.

Aux côtés de Song Kang Ho on retrouve Choi Woo Sik () qui interprète Ki Woo (기우), le fils Kim. Jeune acteur à succès en Corée du Sud, Choi Woo Sik est remarquable pour la diversité de ses rôles aussi bien au cinéma  : Dernier Train pour Busan (부산행 ; 2016);  The Witch, Part 1: The Subversion (마녀 ; 2018), que dans des dramas : Fight for my Way (쌈 마이웨이 ; 2017). 

Park So Dam (à gauche) et Choi Woo Sik (à droite) interprètent les enfants Kim: Ki Jung et Ki Woo.

Le film accueille également la jeune actrice de talent Park So Dam (박|소담) révélée en Corée du Sud pour son rôle dans Priests (2015). Dans Parasite, Park So Dam joue Ki Jung (기정), la jeune fille intelligente des Kim.

Reconnaissance internationale et prix en pagaille.

Parasite connaît un succès critique immédiat aussi bien auprès du public qu’auprès des professionnels du  cinéma. Le film obtient notamment la Palme d’or du Festival de Cannes en 2019, puis en 2020 le Golden Globe et le BAFTA du meilleur film en langue étrangère, ainsi que le SAG award pour le meilleur casting. Le travail du réalisateur est adoubé aux Oscars 2020 en remportant les prix du meilleur film, meilleur film international, meilleur réalisateur et meilleur scénario original.

La comédie noire de Bong Joon Ho est à ne pas manquer et est disponible sur Hulu dès à présent.

Sources: Collider.

Crédits photos: AlloCiné, Collider.

Amy J.

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