Le théâtre coréen

Le théâtre coréen s’inspire beaucoup du chamanisme. Effectivement, il était utilisé par les chamanes pour assurer un lien entre le ciel et la terre (une sorte de représentation sacrée offerte au divin).

Le succès du théâtre prend de l’ampleur en même tant que l’essor économique du pays. Il reste encore très dynamique aujourd’hui. Il existe, en Corée du Sud, environ 200 centres d’arts publics, ce qui montre une réelle ouverture pour l’Art de la scène.

La “grande” Histoire

Jusqu’au 19e siècle, les principales formes de théâtre public coréen étaient le Talchum (탈춤) et le Pansori (판소리).

Talchum signifie littéralement « danse masquée ». Plusieurs acteurs portant des masques suivent un script transmis oralement (pas de format papier, donc il se transmettait oralement de génération en génération) mélangeant la danse, le dialogue et le chant.  De plus, avec leurs masques, les interprètes étaient en mesure de cacher leurs identités. La plupart des pièces de théâtre qui ont été jouées étaient des satires (pièces qui critiquent un sujet).

Pansori est une forme de narration. Il y a un artiste central qui, à travers le dialogue et le chant, raconte une histoire. Un autre interprète donne du rythme et une humeur à l’histoire en battant sur un tambour, il met donc en scène des bruitages d’encouragement (“chuimsae”- 추임새). Comme le Talchum, le script était transmis oralement.

Les représentations scéniques, qui étaient essentiellement faites de danse et de rituels chamaniques, étaient appelées Nolum (놀음) ou Yeonhee (연희), qui se traduit littéralement par « jouer ».

A la fin du 19ème siècle,  la Corée a ouvert ses portes aux pays étrangers. La première salle de théâtre couverte moderne, Hyopyul-sa (협률사), a été construite en 1902 et de «nouvelles pièces» (신극) ont commencé à se développer.

On appelait « 신극» – Singeuk, les comédies coréennes faites pour le théâtre occidental. Parallèlement, le théâtre, joué suivant le modèle italien, a tout d’abord été introduit grâce à Shakespeare. Les professionnels coréens tenaient à faire une réelle distinction entre le théâtre coréen traditionnel et celui qui était inspiré par l’Occident, appelé « nouvelle vague ».

Aujourd’hui, le théâtre traditionnel est très réputé en Corée. Il est même soutenu par le gouvernement qui le finance et aide à sa promotion. L’Etat intervient également dans le choix des artistes recrutés pour leurs compétences exceptionnelles.

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Un théâtre catégorisé

Le théâtre contemporain se répartit en trois catégories :

• Les théâtres financés par le gouvernement coréen comme le Théâtre National ou le Seoul Performing Arts Center. Leur répertoire principal se compose de pièces classiques de Shakespeare et de Tchekhov, en version traditionnelle coréenne.

• La deuxième catégorie regroupe ce qu’on appelle le « Off-Broadway ». Basé à Séoul dans le quartier de Daehangno (대학로), appelé aussi « Daehakro » (대학로), il s’agit de pièces de théâtre indépendantes et expérimentales.

• La troisième catégorie répertorie tout le théâtre populaire. De grandes entreprises coréennes ont construit de grands espaces pour mettre en scène de grandes comédies musicales ou des remake coréens à succès de Broadway.

Bien que les coréens fassent une réelle distinction entre ces 3 catégories, il n’est pas rare de voir les genres se mélanger. Et il est donc tout à fait banal, de retrouver une comédie musicale de Broadway jouée à la « Daehakro » ou du théâtre expérimental dans un théâtre populaire.

Pour en savoir plus sur le théâtre coréen ou connaître les prochaines représentations de théâtre coréen en France, n’hésitez pas à vous rapprocher du Centre Culturel Coréen.

Laila pour Bonjour Corée.