De nos jours !Tout comme lors de la séparation du Master Plan, l’annonce de la dissolution de la Soul Company fin 2011 a créé un réel choc. Dès ce moment, on a eu affaire à une réorganisation du monde du Hip-Hop coréen. Un bon nombre de nouveaux artistes sont apparus alors que les anciens sont partis au service militaire. De nouveaux labels et crews se sont également formés, entraînant un véritable “mercato” digne des grands championnats de football.
http://youtu.be/mIr_ENzsJEs
C’est précisément cette dernière génération de rappeurs qui essaie de faire bouger les choses, de donner un goût plus frais et un nouveau sens au Hip-Hop et cela sans l’aide de leurs ainés, quitte à parfois flirter avec la K-Pop comme par exemple le groupe Phantom et le groupe Block B.
Le fossé entre le Hip-Hop mainstream et le Hip-Hop underground tend ainsi à se réduire. Beaucoup de rappeurs font des apparitions à la télévision, dans des émissions de musique ou des variety shows. On peut notamment faire référence à la diffusion de la saison 2 de Show Me The Money, un remake de The Voice à la sauce Hip-Hop qui vient tout juste de débuter.
Aujourd’hui il n’est pas rare d’entendre Primary ou Geeks côtoyer 2NE1 et SNSD dans les haut-parleurs des magasins de Hongdae, quartier étudiant par excellence où les cafés et boutiques ouverts la journée laissent place aux bars, aux clubs et aux artistes la nuit. C’est bien la preuve que cette musique se démocratise, puisque tout le monde y a accès.
On peut alors se poser plusieurs questions : le Hip-Hop n’étant pas qu’un style de musique mais aussi un mode de vie, cette popularisation n’est-elle pas une contradiction ? Comment exprimer ses sentiments ou dénoncer les pans négatifs de la société coréenne en déjouant les pièges de la censure imposée par la télévision et les grandes maisons de disques ?
Prenons donc le problème dans le sens inverse en espérant que cette popularisation soit plutôt une solution pour faire prendre conscience aux Sud-Coréens des problèmes mais aussi des points forts de leur pays. Le Hip-Hop est aussi un moyen pour nous, étrangers, de mieux comprendre cette nation qui nous attire tant.
Et certains rappeurs nous le prouvent bien. Pour ne citer qu’eux, J-Tong se transforme en guide touristique pour nous présenter sa chère ville avec son titre Busan, MC Meta nous explique les différences culturelles de la Corée du Sud en rappant sur le Saturi (사투리, un dialecte régional), et Yoon Mi Rae dénonce le racisme, encore présent dans une société très homogène, grâce à Black Happiness.
Fin.
>> Le Hip-Hop en Corée (1ère partie)
>> Le Hip-Hop en Corée (2ème partie)
>> Le Hip-Hop en Corée (3ème partie)