Dans une société coréenne où les traditions et l’éducation sont primordiales, nous entrons dans la vie privée d’une famille de trois femmes, ayant chacune une vision différente de ces deux principes. Au pays du matin calme, laissez vous embarquer dans le récit de Baik Sou Linne (백수린, peut également s’écrire Baek SuRin), une histoire émotionnellement forte.
Résumé officiel du livre
« Chère mamie, chère maman dépeint trois générations de femmes unies par des sentiments universels. Baik Sou Linne s’attache à illustrer ce que mère et fille éprouvent les unes pour les autres, leurs difficultés à surmonter leurs peines, à trouver leur place dans une société divisée, intransigeante, où la quête de progrès compose avec les traditions. Le roman présente à la première personne les derniers mois qu’Ina, la narratrice, passe chez sa grand-mère. L’occasion pour elle de faire le point sur ses relations avec une mère absente, éternelle insatisfaite.
Pour le lecteur étranger, ce récit éclairera d’un nouveau jour la condition des Coréennes entre traditions et recherche d’excellence. Ces trois générations de femmes, dont chacune s’est éloignée de la précédente, vont progressivement apprendre à se comprendre et à se pardonner. »
Née en 1982 à Incheon, Baik Sou Linne s’est spécialisée en français lorsqu’elle étudiait à Yonsei (연세대학교), une des universités les plus prestigieuses de Corée du Sud. Elle a ensuite été diplômée de l’université Sogang (서강대학교) avec le désir d’embrasser une carrière dans l’écriture.
Elle commence par écrire quelques nouvelles. Son premier recueil se nomme « Falling in Fall » (폴링 인 폴, 2014), une collection de neuf histoires courtes qui portent sur les questions de langage et de mémoire.
Malgré une carrière d’auteure assez jeune, Baik Sou Linne a déjà remporté plusieurs prix pour ses œuvres : le prix Munhakdongne (문학동네 ) des jeunes écrivains en 2017, les prix Hyundae Munhak (현대문학), Lee Haejo (이해조) et Moonji (문지) en 2018, mais surtout elle a remporté la 53e édition du Prix littéraire Hankuk-Ilbo (한국일보) en 2020.
Avis rédac’
Le texte semble être en suspens, la qualité d’écriture de l’auteure nous donne l’impression d’un rythme lent et doux. Pour autant, le contenu décrit les relations conflictuelles de trois générations de femmes d’une même famille, une grand-mère, une fille et une petite-fille. L’amour que chacune porte à l’autre est très différent. Il y a bien évidemment un attachement certain entre les trois personnages mais la grand-mère montre un amour assez tendre aux deux autres, la fille, quant à elle, semble être dure envers sa propre mère et sa fille, tandis que cette dernière n’est pas très proche de sa mère mais admire sa grand-mère. Les représentations sont variées et l’on peut sans doute s’identifier à une des personnes, ou y voir une ressemblance avec notre propre famille. Au-delà des liens, nous apprenons à connaître les personnages dans leur jeunesse et leur ligne de vie, les épreuves et les voyages. Chacune face à ses propres démons : une grand-mère trahie par un mari frivole à l’époque de la guerre, une mère déterminée pour l’avenir de sa fille, et une petite-fille sur le point de perdre sa figure maternelle qu’est sa grand-mère.
J’ai été touchée par ces récits de femmes durcies par la vie, de la relation entre la petite-fille et sa grand-mère qui peut être parfois plus forte que celle qu’elle a avec sa propre mère. Ce phénomène n’est pas forcément surprenant quand on sait qu’en Corée, c’est souvent les grands-parents qui s’occupent des enfants car les parents travaillent d’arrache-pied pour subvenir aux besoins de leur foyer et ont souvent des journées très longues.
Je pense qu’on ne grandit pas de la même manière selon l’époque à laquelle on vit et les trois portraits dépeints dans cet ouvrage prouvent effectivement que la société et les mœurs évoluent, nous avec.
Éditions : Merci à l’Atelier des cahiers de nous avoir fait parvenir un exemplaire
Parution : novembre 2023
Prix : 9,00 € / 9 000 ₩
Publication : 01/04/2024
Mégane B.