“Joint Security Area” débarque enfin dans les salles françaises !

Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir un des classiques du cinéma coréen, encore inédit dans nos salles obscures : le film Joint Security Area de Park Chan Wook (박찬욱). 18 ans après sa première sortie en Corée du Sud, le film débarque enfin sur nos écrans en France.

Titre : 공동경비구역 JSA / Joint Security Area

Réalisateur : Park Chan Wook (Old Boy, Je suis un cyborg, Mademoiselle...)

Sortie initiale : 9 septembre 2000 en Corée du Sud / 27 juin 2018 en France

Casting principal
Lee Young Ae (이영애) : Major Sophie Jean
Lee Byung Hun (이병헌) : Sergent Lee Soo Hyeok
Song Kang Ho (송강호): Sergent Oh Kyeong Pil
Kim Tae Woo (김태우): Nam Seong Sik
Shin Ha Gyun (신하균) : Jeong Woo Jin


La JSA, Joint Security Area, désigne la zone commune de sécurité, le seul point de passage de la DMZ (la zone démilitarisée) qui sépare les deux Corées le long du 38ème parallèle. Elle est située dans le fameux village de Panmujeon (판문점) et sert de « zone tampon » notamment lors de négociations entre le Nord et le Sud. Plus récemment, c’est d’ailleurs dans ce village que se sont rencontrés Kim Jong Un (김정은) et Moon Jae In (문재인) lors du sommet inter-coréen en avril dernier, sur la ligne de démarcation habituellement infranchissable.

Le film démarre précisément dans la JSA, alors que l’on comprend qu’un grave incident opposant des soldats du Nord et du Sud s’est produit. Deux soldats nord-coréens ont en effet été tués lors d’une fusillade les opposant à un soldat sud-coréen. Les versions des faits des armées des deux pays sont radicalement différentes. Afin de faire la lumière sur cette affaire et d’éviter une crise diplomatique d’ampleur, la Commission de Supervision des Nations Neutres dépêche sur place Sophie Jean (Lee Young Ae), Suissesse d’origine coréenne. Chargée de l’enquête, elle rencontrera les rescapés de la fusillade au Nord comme au Sud, et s’apercevra vite qu’aucun des récits ne peut être fiable.

Le sergent Lee (Lee Byung Hun) du Sud et le sergent Oh (Song Kang Ho) du Nord se font face par rapports militaires interposés, mais sont finalement complètement dépassés par le conflit entre leurs deux pays. Manipulés par leurs gouvernements respectifs qui espèrent que l’enquête de la CSNN sera en leur faveur, les deux sergents ne sont plus que des instruments dans cette lutte. C’est en s’éloignant des lignes politiques officielles des deux Corées et en se concentrant sur les deux hommes, leurs habitudes et leurs personnalités, que le major Sophie Jean se rapprochera petit à petit de la vérité et découvrira l’amitié qui lie en réalité les deux soldats.


Ce film, adapté du roman éponyme de Park Sang Yeon (박상연), deviendra pour beaucoup la première œuvre majeure de Park Chan Wook qui signait alors son troisième long métrage. Le film sort en octobre 2000 en Corée du Sud, dans un climat pas si différent de celui que les deux Corées connaissent actuellement : le président de l’époque Kim Dae Jung (김대중) était en effet lancé dans sa « politique du rayon de soleil » (qui lui vaudra un Prix Nobel de la paix) et a rencontré à Pyongyang (평양) quelques mois plus tôt Kim Jong Il (김정일), père de l’actuel dirigeant de la Corée du Nord. Le film, bien qu’entaché de quelques polémiques (certains parlant même de “trahison”), est un immense succès au box-office sud-coréen.
Cette année, le spectaculaire rapprochement de la Corée du Nord et de la Corée du Sud lors du sommet inter-coréen de février dernier rend le film plus actuel que jamais. Ce dernier, donnant la part belle aux humains plutôt qu’aux nations dans les conflits armés, exprime cette angoisse permanente qui anime les deux Corées : la crainte que l’autre n’attaque le premier.

 

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