Parmi les jeux de société populaires en Corée du Sud, vous avez peut-être déjà entendu parler du Go (고) également autrement appelé Godori (고도리) ou Go Stop (고스톱). Ce jeu composé de 48 cartes (plus quelques cartes bonus) est devenu un emblème des réunions de famille ou des soirées entre amis.
Vous avez sûrement eu l’occasion de voir certaines célébrités y jouer dans les émissions de divertissement ou bien même dans les dramas, avec ces petites cartes rouges nommées HwaTu (화투 Bataille de fleur). Ce nom est parfois utilisé pour désigner le jeu en lui-même. Il a été importé lors de la colonisation de la Corée par les Japonais qui s’en servaient pour des jeux d’argent. Toutefois, il a été interdit quelques années plus tard.
But du jeu
Pour gagner la partie, il faut accumuler en général 5 ou 7 points grâce à une association de cartes. Vous pouvez y jouer à 2 ou à 4 mais la plupart du temps, il se joue à 3.
Selon le nombre de joueurs, le score à atteindre ne sera pas le même :
- 2 joueurs = 10 cartes par joueur et 8 cartes face visible sur la table, score à atteindre 5 ou 7 points (décidé en amont par les joueurs)
- 3 joueurs = 7 cartes par joueur et 6 cartes face visible sur la table, score à atteindre 3 points
- 4 joueurs = 6 cartes par joueur et 4 cartes face visible sur la table, score à atteindre 3 points
Même s’il existe des variantes selon les régions (nombre de points gagnants ou utilisation du joker), le système reste globalement le même.
Les cartes
Parlons à présent des cartes en détail : comme dit plus haut, le paquet est composé de 48 cartes, s’ajoutant à cela, quelques cartes bonus.
Il existe 12 familles. Chaque famille représente 1 mois de l’année, et ce, par des thèmes de feuilles : pin, abricotier du Japon, cerisier, glycine, iris, pivoine, trèfle, eulalie, chrysanthème, érable, paulownia et saule.
Chaque mois est composé de 4 cartes qui se partagent entre 4 groupes :
– les tti (띠, il y en a 10 dans le jeu) correspondent aux cartes comportant des petits rubans, pour certaines avec un petit poème, d’autres non.
– les kwang (광, 5 cartes) comportent un caractère chinois dans un des coins qui signifie “lumière”.
– les yul ggut (열끗 (animal), 8 cartes + la carte ‘bol de saké’) sont décorées d’un objet ou d’un animal (pont, oiseau, papillon etc.)
– les pi (피, 25 cartes) sont en réalité les cartes ‘classiques’ du jeu, elles n’ont pas d’élément avec une signification particulière comme les autres cartes.
Comment jouer ?
• Pour bien commencer
Il faut savoir qu’il existe des termes précis pour désigner les espaces de jeu, comme dans la plupart des jeux de cartes.
La “main” correspond aux cartes que le joueur tient dans sa main. Quant à la “pioche” et la “table”, ces termes désignent respectivement les cartes empilées, disposées face cachée sur la table et les cartes face visible déposées autour de la pioche.
Le système de jeu est assez simple : pour jouer chaque tour, il suffit de piocher et de jouer les cartes selon les possibilités, c’est-à-dire que vous créez des paires et vous gagnez des points en complétant des familles.
Comme dans tous les jeux de cartes, il faut décider du joueur qui va être chargé de la distribution. Les cartes sont données face cachée et le distributeur peut décider de la répartition comme il le souhaite. En effet, dans ce jeu, les cartes ne peuvent être distribuées une par une, donc le joueur qui distribue peut les donner deux par deux par exemple, ou plus. Cela permet une meilleure répartition des cartes après avoir battu le jeu. Cette règle s’applique également pour les cartes de la table, il doit en minimum en déposer deux. Il faut donc trouver une tactique qui permette de distribuer le bon nombre de cartes sans jamais n’en distribuer qu’une. Les cartes restantes sont posées au milieu de la table et servent de pioche.
Le joueur ayant distribué les cartes doit commencer la partie et les autres joueurs jouent ensuite les uns après les autres dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
C’est ainsi que la partie peut débuter.
• Débuter la partie
Au moment où les joueurs regardent leurs cartes, donc dès le début de la partie, il peut y avoir plusieurs cas de figure :
- si vous êtes en possession d’un quadruplé, c’est-à-dire que vous avez les quatre cartes d’un même mois, vous êtes gagnant.e de la partie automatiquement.
- si vous avez un triplé, vous pouvez décider de l’annoncer aux autres joueurs ou non. Dans le cas où vous décidez de dévoiler votre triplé et que vous gagnez par la suite la partie, vous doublerez alors votre score final.
À chaque tour, le but est de créer et récolter des paires.
A noter également qu’à chaque tour, vous devez toujours déposer une carte de votre main ET retourner une carte de la pioche sur la table. Vous êtes obligés de poser une carte de votre main sur la table même si vous ne pouvez faire aucune paire.
Cela vous donne la possibilité de faire deux paires d’un coup en les associant avec des cartes déjà présentes sur la table. Cependant, vous pouvez également ne faire qu’une paire ou aucune, selon les cartes sélectionnées.
• Terminer la partie
Il est nécessaire d’atteindre un certain nombre de points (7 le plus souvent, comme précisé plus haut). Une fois ce but atteint, le joueur concerné peut dire “stop” pour arrêter la partie ou dire “go” s’il souhaite continuer. Ce genre de cas arrive lorsqu’il y a un gain à la fin du jeu. En effet, si le joueur ayant 7 points décide de stopper le jeu, il remporte le gain. S’ il souhaite continuer, la mise augmente et un autre joueur peut donc récupérer ce gain au second tour. C’est un risque à prendre pour le premier gagnant.
Mais alors, comment compter les points ?
Chaque groupe de cartes a son propre système de point :
KWANG (광)
Les kwang ne sont composés que de 5 cartes, si vous les réunissez, ce groupe vaut 15 points. Cependant, d’autres cas de figure s’appliquent à ce groupe :
- si vous possédez 4 cartes kwang comprenant la carte kwang du mois de décembre, alors ce groupe vaut 4 points
- si vous possédez 3 cartes kwang sans la carte kwang du mois de décembre, alors ce groupe vaut 3 points
- si vous possédez 3 cartes kwang comprenant la carte kwang du mois de décembre, alors ce groupe vaut 2 points
TTI (띠) & YUL GGUT (열끗)
Un groupe de 5 cartes tti ou yul ggut toutes confondues vaut 1 point et lorsque vous y ajouter une carte, vous ajoutez également un point supplémentaire à chaque fois (exemple : 6 cartes valent 2 points, 7 cartes valent 3 points etc…)
PI (피)
Un groupe de 10 cartes pi toutes confondues vaut 1 point et lorsque vous y ajouter une carte, vous ajoutez également un point supplémentaire à chaque fois (exemple : 11 cartes valent 2 points, 12 cartes valent 3 points etc…)
Il est assez compliqué de bien assimiler les règles seulement à partir d’un texte explicatif : je vous propose donc de vous entraîner en conditions réelles sur des applications mobiles. Pour les plus téméraires, il existe des vidéos explicatives détaillées mais il vous faudra comprendre l’anglais, n’ayant malheureusement pas de vidéo en français à vous proposer.
Vous avez à présent toutes les cartes en main pour tenter de percer les mystères de ce jeu si populaire en Corée ! N’oubliez pas de nous partager vos découvertes et vos expériences.
Sources : flickr.com, TREND K, patch.com, seodang.fr, capcoree.fr, kornjap.wordpress.com
Meg B.