Nos jours heureux (우리들의 행복한 시간), est un best-seller sud-coréen écrit par Gong Ji-Yeong (공지영) et publié en 2005.
Gong Ji-Yeong (공지영), née en 1963, est une romancière sud-coréenne militante. Elle commence à écrire dès l’adolescence, mais c’est durant ses années étudiantes qu’elle trouve sa source d’inspiration. C’est à cette époque qu’elle entre en contact avec les mouvements étudiants pour la démocratisation du pays (on rappelle que la Corée du Sud est sous une dictature à ce moment-là). Depuis lors, l’auteure est connue comme une écrivaine engagée : ses œuvres traitent de la condition des femmes dans une société patriarcale, de la condition des travailleurs, de la façon dont les handicapés sont maltraités et bien d’autres sujets de société.
Nos jours heureux (우리들의 행복한 시간), publié aux éditions Picquier en 2014, est à ce jour encore perçu comme un best-seller.
Cette œuvre traite de la peine de mort, de la rédemption, de l’amour et du pardon. On y décèle deux narrateurs. La premiere, Yujeong (유정), est une bourgeoise de 30 ans qui en est à sa troisième tentative de suicide. Mal dans sa peau depuis un incident survenu à ses 15 ans, elle n’a cessé de se rebeller. Sur son lit d’hôpital, elle reçoit la visite de sa tante Monica, religieuse de 70 ans. Cette dernière est sûrement la seule personne pour qui elle a du respect. C’est pourquoi, quand elle lui demande de venir rencontrer des condamnés à mort, notre personnage principal ne peut refuser. C’est ainsi que Yujeong rencontre Yunsu (윤수), second narrateur qui se raconte dans des chapitres nommés Le cahier bleu, est un triple meurtrier condamné à la peine capitale. Ces deux êtres que tout oppose vont pourtant se trouver une vraie similitude. Blessés, ils n’ont aucune idée de la valeur qu’a une vie, et c’est en se racontant «de vraies histoires » qu’ils apprendront l’amour qui emmène à la rédemption puis au pardon.
Cette histoire est de celles qui ne peuvent vous laisser indifférent : vous pleurerez beaucoup mais vous sourierez aussi. Elle est touchante d’humanité. Vous vous retrouverez un peu dans chaque personnage, ou au moins apprendrez d’eux.
J’ai ressenti une certaine confusion au début de l’histoire, je n’avais pas réussi à dissocier les deux personnages et leurs histoires, ce qui a rendu le tout vraiment plus intéressant pour moi. J’avais un peu peur que ce soit un livre plein de bondieuseries, mais à ma grande surprise ce n’était pas le cas. J’ai beaucoup pleuré le long des ces 360 pages. Voir ces personnes apprendre combien une vie – leur vie – est précieuse m’a touchée. L’auteure traite d’un sujet grave, ce qui rend l’histoire encore plus forte. On est tenu en haleine jusqu’au bout quant au sort de Yunsu. Je pense que ce livre mérite vraiment son titre de best-seller. Ne passez pas à côté de cette bombe d’émotions.
Petite anecdote, si vous avez vu le drama A love so beautiful (아름다웠던 우리에게, version coréenne de 2020), on y voit notre héroïne lire le livre en cours, tellement absorbée par sa lecture qu’elle ne voit pas sa prof approcher. C’est vous dire combien ce livre est addictif.
Comme d’habitude je vous laisse avec un extrait de cette lecture ici.
À vos lectures, profitez !
Valerie-Anne RTM
Sources : Editions Picquier (Photo : Dahuim Paik)